Par le passé, la maîtrise des mers assurait la domination mondiale, comme c’était le cas du Royaume-Uni de la moitié du XVIIIe jusqu’à la moitié du XXe siècle.
Au XXIe siècle, les GAFAM américains et BATX chinois et l’importance de l’intelligence artificielle, et bientôt de l’informatique quantique, peuvent-ils modifier la donne et devenir les éléments clés d’une domination économique et militaire ?
Les marines civiles et militaires jouent toujours un rôle clé dans la maîtrise des flux d’énergie (pétrole, gaz liquéfié) et de matières premières.
La flotte de chalutiers chinois serait déjà la première du monde et l’objectif chinois pour 2025 est de disposer de 400 navires de guerre soit plus que les 355 navires US. La technologie est de ces derniers est sans doute encore supérieure, mais pour combien de temps ?
La France dispose du 2e espace maritime mondial sur plus de 10 millions de km2 et, avec plus de 1,5 million de ses citoyens dans le Pacifique (en Nouvelle Calédonie, Polynésie, Wallis et Futuna, Terres Australes et Antarctiques Françaises, etc.) elle reste la seule flotte européenne active dans l’Asie-Pacifique. Le départ du Royaume-Uni de l’UE à la fin décembre 2020 renforce ce statut.
Malgré l’incident du Vendémiaire en avril 2019, la stratégie française est d’éviter toute action qui pourrait offenser d’autres acteurs, en particulier la Chine.
L’Europe a aussi des programmes de coopération territoriale et de sécurité maritime dans l’Océan Indien, dans le Golfe de Guinée, dans le cadre de l’Architecture de Yaoundé établie en 2013 et régulièrement suivie depuis lors. Nous pouvons aussi citer le CRESMAO dont le siège est à Abidjan pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
La sécurisation de l’espace maritime s’amplifie en développant des formations avec des systèmes académiques d’Abidjan et du Ghana, et l’explosion des systèmes de sécurité privée, même si le terrorisme maritime reste peu important.
Cependant, il convient de rappeler que plus de 95% des communications mondiales transitent par des câbles sous-marins en fibre optique. C’est un enjeu essentiel pour toutes les liaisons économiques, politiques et militaires.
Si l’Armée de terre est connue par les nombreuses missions en Afrique au titre des accords bilatéraux et multilatéraux conclus, le rôle de la Marine nationale l’est moins, hors l’existence de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et d’attaque (SNA).
Un rapport de l’IFRI montre les fragilités des bases militaires ultramarines françaises et la nécessité d’augmenter les forces de présence et de souveraineté. De fait, ces bases ont perdu au cours des vingt dernières années la moitié de leurs effectifs et certaines bases sont dépourvues de systèmes de défense active.
Plus que jamais et pour être à même de faire face à une « hypothèse d’engagement majeur » et d’encaisser les chocs avec résilience, nous ne pouvons que souligner l’importance du renseignement militaire dans sa fonction ‘connaissance-anticipation-action’. Il est essentiel et appuie sur la Direction du Renseignement Militaire créée en 1992.
Un aspect innovant est celui des drones qui seront de toute façon nécessaires pour protéger et sécuriser les navires, les équipements et les installations portuaires et peuvent, dans le même temps servir pour des opérations offensives. Cf. article de l’IFRI du 25.8.2022.
Enfin signalons que la Marine nationale a lancé sa marque avec le double objectif de servir les personnels grâce aux revenus ainsi générés et d’être mieux connue des Français qu’elle sert tous les jours, partout dans le monde.
La « Marine nationale » est placée sous l’autorité de l’Amiral Pierre Vandier, chef d’état-major.