Selon France 24 (communiqué du 30 décembre 2021), Joe Biden et Vladimir Poutine ont échangé lors d'un entretien à très fort enjeu destiné à faire prévaloir la voie diplomatique pour sortir de la crise générée par la menace d'une invasion russe de l'Ukraine.
Il s'agit du deuxième appel en un mois avant les pourparlers du 10 janvier 2022.
Selon Euronews (article du 28 janvier 2022), les conseillers des présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine, ukrainien Volodymyr Zelensky et du chancelier allemand Olaf Scholz se sont entretenus pendant plus de huit heures à l'Elysée des moyens de relancer le processus de paix en Ukraine, en pleine escalade des tensions à la frontière orientale et septentrionale –entre le Belarus et l’Ukraine. La Russie a massé près de 100 000 hommes et des équipements lourds, artillerie, chars, etc.
C'était la première réunion dans le format dit "Normandie" depuis décembre 2019.
Les discussions visaient à relancer le protocole de paix de Minsk de 2015. La France et l'Allemagne ont affirmé avoir obtenu un "bon signal" de la part des Russes, même si la réunion de Paris a été "difficile" selon la présidence française. « Dans le contexte actuel, nous avons obtenu aujourd'hui un bon signal dans des conditions difficiles. Nous avons obtenu le signal de réengagement que nous recherchions », a indiqué l'Elysée
L'émissaire ukrainien s'est lui aussi montré plutôt positif : « Les parties ont déclaré ouvertement et sincèrement qu'il existait des différences dans l'interprétation et l'exécution de l'accord de Minsk entre la Russie et l'Ukraine, mais il existe une volonté de continuer à travailler pour réduire ces différences », a déclaré Andriï Iermak.
Signal de détente
Toujours selon Euronews, « Malgré des différences de lecture, la trêve doit persister, le cessez-le-feu doit être maintenu » entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, a commenté de son côté l'envoyé spécial russe sur le conflit ukrainien, Dmitri Kozak. Il s'est montré plus critique concernant le format "Normandie" : « Nous sommes tous convenus, et c'est une nouvelle avancée, que tant que subsisteront des interprétations différentes de l'accord de Minsk, dans sa mise en œuvre ou dans l'ordre d'exécution des actions spécifiques, le format Normandie ne pourra guère jouer un rôle significatif au sein du Groupe de contact trilatéral, et contribuer au règlement du conflit dans l'est de l'Ukraine », a estimé Dmitri Kozak.
Les conseillers sont convenus de se réunir à nouveau dans deux semaines à Berlin pour approfondir leurs discussions. "Nous espérons que nos collègues ont compris nos arguments et que dans deux semaines nous aurons des résultats", a indiqué Dmitri Kozak à l'issue de la rencontre.
Le négociateur russe a aussi insisté sur le fait que la situation dans les régions séparatistes de l'Ukraine et les tensions à la frontière où la Russie a déployé des troupes étaient "deux choses différentes". Moscou réfute toute intention d'attaquer l'Ukraine mais demande des garanties que ce pays ne rentrera jamais dans l'OTAN.
Désaccord sur les modalités du dialogue
"Nous voulons maintenir ce dialogue", a pour sa part déclaré le négociateur ukrainien Andriï Iermak. Les Russes et les Ukrainiens ont accepté de travailler à une consolidation du cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine où un conflit entre Kiev et séparatistes prorusses a fait plus de 13 000 morts depuis 2014.
Les Russes et les Ukrainiens restent en désaccord sur les modalités du dialogue entre Kiev et les séparatistes. Pour l'Ukraine, tout dialogue direct avec les séparatistes, ce que demande Moscou, est une "ligne rouge", a rappelé l'Elysée. Il reviendrait de facto à les légitimer, une perspective difficile à accepter pour l'opinion publique ukrainienne.
« Il faut maintenant préciser quand et comment la négociation va être structurée » au sein des groupes de travail mis en place par les accords de paix de Minsk de 2015, a concédé Paris. L'Elysée a aussi concédé être encore loin d'un sommet entre MM. Poutine, Zelensky, Macron et Scholz, Moscou s'opposant à une telle perspective tant que Kiev n'aura pas rempli certains engagements.
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L’Europe est présente dans ce conflit proche de ses frontières. Les intentions de M. Poutine ne sont pas claires. Comme l’indique « The Economist » dans son éditorial (Jan 29th–Feb 4th), il a sans doute plus à perdre qu’à gagner dans un conflit qui pourrait laisser des traces profondes et aggraver les sanctions qui affectent déjà son pays et les comptes de nombreux de ses dirigeants et oligarques.
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Pour nous au Collectif, nous constatons, plus tôt que nous ne l’aurions cru concernant ce conflit, à quel point diplomatie et défense sont proches et complémentaires. L’Europe ne peut exister au plan diplomatique que si elle est crédible au plan militaire. C’est bien notre combat !